BONNES FEUILLES ECONOMIQUES
L ‘irrésistible ascension d’Atag, la fiduciaire qui domine le marche
De la faillite de Werner K. Rey à la liquidation de la Caisse d'Epargne de Thoune,
le numéro un de la révision se retrouve partout. «Bilan» raconte cette montée en force
La chance d'Atag, c'est de ne pas avoir été liée à une grande banque. Lorsque, dans lesannées 60, la Commission fédérale des banques veut des organes de révision à la fois neutres et indépendants. Atag se trouve en bonne posture. C'est l'une des rares fiduciaires qui ne dépendent pas directement d'un grand groupe bancaire. L‘opportunité sera saisie et «va permettre à Atag de rafler, en partant de zéro, une bonne partie de la révision bancaire, un secteur juteux», explique BHAN, qui consacre dans son numéro de décembre un dossier à cette fiduciaire geneve au pouvoir méconnu».
L'indépendance d'ailleurs, c'est une véritable obsession: en 1974, la Fondation en faveur du personnel possède 61% d'Atag; six ans plus tard, la totalité. L'avantage, c'est qu'étant ainsi son propre maître. Atag réinvestit ses bénéfices, plutôt que deles redistribuer en dividendes. Une politique qui lui permettra de racheter sans coup férir une série de fiduciaires en Suisse romande: Lemano en 1982. Swirex en 1989, le groupe Neutre en 1992. Bref, son réseau s'élargit, ses clients se multiplient. «Rien que dans le secteur de la révision bancaire (…), Atag détient sans doute plus de
50% de part de marché», confie un connaisseur au mensuel.
Les principales banques ainsi que la majorité des banques cantonales figurent au nombrede ses clients. ldem dans les domaines de l'assurance et de l'industrie. «Pas étonnant, dès lors, qu'on retrouve Atag dans toutes les grandes affaires qui ont secoué le pays, ces dix dernières années. que ce soit à titre d'expert, de curateur ou de liquidateur.» La reprise par la Banque Cantonale Vaudoise (BCV) de labanque privée d'Yverdon Piguet8: Cie illustre le rôle d'Atag. Via ses filiales et sa maison mère, lafiduciaire sera successivement réviseur externe, puis réviseur interne et, lors des difficultés de
la banque en 1991, observateur nommé par la Commission fédérale des banques et, enfin, investie en octobre 1991 du mandate d'organe de révision de la nouvelle banque Piguet SA contrôlée par la BCV. Dans cette mésaventure. Atag aura participé par trois fois, en l'espace de quelques mois, à des estimations de la valeur de Piguet 8x Cie...
«Face aux nombreux cas Piguet où l'on retrouve les fiduciaires porteuses de deux, trios, voire quatre casquettes, l’organe de surveillance fédéral a édicté une circulaire 95/1 qui interdit, dès le 1er janvier 1998, qu'une même fiduciaire remplisse les tâches d'inspectorat interne et de réviseur externe», écrit BILAN. Mais restent les autres conflits d'intérêt. La modification du Code des obligations oblige maintenant le réviseur à dénoncer l'entreprise qu'il analyse en cas de surendettement si le conseil d'administration ne le fait pas.
Comme le dit joliment le mensuel, «d'amies de la famille, les sociétés de révision sont passés pions de lycée». Ce qui pose, à nouveau, le problème de l'indépendance. Or, «peut-on réellement être libre quand celui que l'on doit «contrôler» est aussicelui qui vous paie? (...) Peut-on enfin, de façon indépendante, réviser des comptes d'une entreprise dont votre collègue d'àcôté a réalisé la comptabilité, conseillé la gestion informatique ou rempli la déclaration d'impôts?» Pour BHAN, la question porte sur «le pouvoir des grandes fiduciaires, la nécessite,
pour elles, de cloisonner leurs services, d'adopter la ligne la plus claire, la plus transparente possible».
ET ENCORE...
FORBES fait sa une sur la «cyber power», la puissance des marchés financiers démultipliée
par les moyens électroniques de communication. La circulation de l'argent a toujours été difficile à contrôler. De tout temps, les riches ont placé leur fortune à l'étranger s‘ils le jugeaient nécessaire. «Aujourd'hui, des millions
d'investisseurs ordinaires peuvent transférer leurs avoirs d'une devise à l'autre et d'un pays à un autre aussi rapidement qu'en cliquant sur leur ordinateur, souligne le mensuel américain. Contrairement aux citoyens, les marchés votent chaque jour, chaque minute, chaque seconde, grâce aux réseaux informatiques qui les relient.» Un pouvoir qui dépasse celui des politiciens.
LEXPANSION examine le changement de stratégie qu'opèrent les banques allemandes. Première d'entre elles, la
Deutsche Bank symbolise cette mutation. L'objectif: passer de la banque d'industrie (les Lourdes participations industrielles) à la banque d'affaires. «L'avenir des banques se trouve davantage dans les marchés financiers en pleine explosion que dans le classique crédit bancaire.»
L ‘irrésistible ascension d’Atag, la fiduciaire qui domine le marche
De la faillite de Werner K. Rey à la liquidation de la Caisse d'Epargne de Thoune,
le numéro un de la révision se retrouve partout. «Bilan» raconte cette montée en force
La chance d'Atag, c'est de ne pas avoir été liée à une grande banque. Lorsque, dans lesannées 60, la Commission fédérale des banques veut des organes de révision à la fois neutres et indépendants. Atag se trouve en bonne posture. C'est l'une des rares fiduciaires qui ne dépendent pas directement d'un grand groupe bancaire. L‘opportunité sera saisie et «va permettre à Atag de rafler, en partant de zéro, une bonne partie de la révision bancaire, un secteur juteux», explique BHAN, qui consacre dans son numéro de décembre un dossier à cette fiduciaire geneve au pouvoir méconnu».
L'indépendance d'ailleurs, c'est une véritable obsession: en 1974, la Fondation en faveur du personnel possède 61% d'Atag; six ans plus tard, la totalité. L'avantage, c'est qu'étant ainsi son propre maître. Atag réinvestit ses bénéfices, plutôt que deles redistribuer en dividendes. Une politique qui lui permettra de racheter sans coup férir une série de fiduciaires en Suisse romande: Lemano en 1982. Swirex en 1989, le groupe Neutre en 1992. Bref, son réseau s'élargit, ses clients se multiplient. «Rien que dans le secteur de la révision bancaire (…), Atag détient sans doute plus de
50% de part de marché», confie un connaisseur au mensuel.
Les principales banques ainsi que la majorité des banques cantonales figurent au nombrede ses clients. ldem dans les domaines de l'assurance et de l'industrie. «Pas étonnant, dès lors, qu'on retrouve Atag dans toutes les grandes affaires qui ont secoué le pays, ces dix dernières années. que ce soit à titre d'expert, de curateur ou de liquidateur.» La reprise par la Banque Cantonale Vaudoise (BCV) de labanque privée d'Yverdon Piguet8: Cie illustre le rôle d'Atag. Via ses filiales et sa maison mère, lafiduciaire sera successivement réviseur externe, puis réviseur interne et, lors des difficultés de
la banque en 1991, observateur nommé par la Commission fédérale des banques et, enfin, investie en octobre 1991 du mandate d'organe de révision de la nouvelle banque Piguet SA contrôlée par la BCV. Dans cette mésaventure. Atag aura participé par trois fois, en l'espace de quelques mois, à des estimations de la valeur de Piguet 8x Cie...
«Face aux nombreux cas Piguet où l'on retrouve les fiduciaires porteuses de deux, trios, voire quatre casquettes, l’organe de surveillance fédéral a édicté une circulaire 95/1 qui interdit, dès le 1er janvier 1998, qu'une même fiduciaire remplisse les tâches d'inspectorat interne et de réviseur externe», écrit BILAN. Mais restent les autres conflits d'intérêt. La modification du Code des obligations oblige maintenant le réviseur à dénoncer l'entreprise qu'il analyse en cas de surendettement si le conseil d'administration ne le fait pas.
Comme le dit joliment le mensuel, «d'amies de la famille, les sociétés de révision sont passés pions de lycée». Ce qui pose, à nouveau, le problème de l'indépendance. Or, «peut-on réellement être libre quand celui que l'on doit «contrôler» est aussicelui qui vous paie? (...) Peut-on enfin, de façon indépendante, réviser des comptes d'une entreprise dont votre collègue d'àcôté a réalisé la comptabilité, conseillé la gestion informatique ou rempli la déclaration d'impôts?» Pour BHAN, la question porte sur «le pouvoir des grandes fiduciaires, la nécessite,
pour elles, de cloisonner leurs services, d'adopter la ligne la plus claire, la plus transparente possible».
ET ENCORE...
FORBES fait sa une sur la «cyber power», la puissance des marchés financiers démultipliée
par les moyens électroniques de communication. La circulation de l'argent a toujours été difficile à contrôler. De tout temps, les riches ont placé leur fortune à l'étranger s‘ils le jugeaient nécessaire. «Aujourd'hui, des millions
d'investisseurs ordinaires peuvent transférer leurs avoirs d'une devise à l'autre et d'un pays à un autre aussi rapidement qu'en cliquant sur leur ordinateur, souligne le mensuel américain. Contrairement aux citoyens, les marchés votent chaque jour, chaque minute, chaque seconde, grâce aux réseaux informatiques qui les relient.» Un pouvoir qui dépasse celui des politiciens.
LEXPANSION examine le changement de stratégie qu'opèrent les banques allemandes. Première d'entre elles, la
Deutsche Bank symbolise cette mutation. L'objectif: passer de la banque d'industrie (les Lourdes participations industrielles) à la banque d'affaires. «L'avenir des banques se trouve davantage dans les marchés financiers en pleine explosion que dans le classique crédit bancaire.»